Qu’est-ce que le temps ? Le temps est une notion qui nous échappe souvent, car nous ne le vivons pas pleinement, mais comme un manque. Renoncer à faire du sport par manque de temps, ne pas prendre assez de temps pour sa vie de couple, reporter des actions importantes par manque encore une fois de temps.
Nous disons volontiers de lui, que nous en manquons, que nous n’en avons pas assez, qu’il file entre nos doigts, et ce, de plus en plus vite. Or, nous savons pertinemment que le temps se déroule toujours à la même vitesse, qu’il ne peut ni ralentir, ni accélérer.
Mais le temps n’est pas coupable de nos frustrations, de nos regrets, de nos insatisfactions. C’est notre rapport au temps qui est en cause, qui reflète nos choix, nos priorités, nos valeurs. En nous interrogeant sur notre rapport au temps, nous sommes amenés à nous interroger sur nous-mêmes, sur ce qui compte vraiment pour nous, sur ce que nous sommes prêts à accepter ou à refuser.
Cette démarche va nous amener également à nous questionner sur ce que nous valorisons, ce que nous voulons éviter et nos peurs. Elle nous amène à ne pas sacrifier la qualité à la quantité, la profondeur à la rapidité, le sens à l’efficacité.
Elle nous invite à redécouvrir le temps, à le vivre autrement, à le savourer, à le partager, à le respecter et à nous respecter.
N'abandonnez jamais un rêve à cause du temps qu'il faudra pour l'accomplir. Le temps passera de toute façon
Earl Nigthingale Tweet
Pourquoi nous manquons de temps
Votre capital temps : le bien le plus précieux que vous possédez
Le temps est plus qu’une simple mesure. C’est un trésor inestimable, une monnaie universelle. Le temps transcende la simple valeur monétaire. C’est un capital qui ne peut être ni acheté ni vendu.
Nous sommes tous investisseurs de notre capital temps. La question est de savoir comment nous le dépensons. Il ne suffit pas de remplir nos agendas, de multiplier les activités, de courir après les tâches.
Ce qui compte, c’est d’utiliser notre capital temps de manière intense et consciente, en lui donnant un sens qui réponde à nos aspirations les plus profondes.
La vrai valeur du temps : entre rareté et relativité.
Le temps est une ressource rare et précieuse. Il ne peut être ni stocké ni économisé. Il s’écoule sans cesse, sans possibilité de retour. Le temps est le fil de la vie, un flux constant où chaque instant est une opportunité.
Le temps, c’est la vie, le temps, c’est notre vie.
Malgré sa rareté, nous le dépensons sans compter
Nous avons tendance à le dépenser sans compter, à le gaspiller, à le perdre. Nous oublions qu’il est insaisissable, impossible à accumuler. Nous avons le pouvoir de le vivre de manière significative, en profitant de chaque jour comme s’il était le premier et le dernier de notre vie.
Votre rapport actuel avec le manque de temps
Auto-évaluation : comment gérer vous votre temps ?
Je vous propose, avant de continuer, de faire le point, par un questionnaire d’autoévaluation sur votre rapport au temps. (sous format PDF). La seconde page contient une interprétation de vos résultats suite à ce test.
À la suite de ce test :
- quels sont les domaines dans lesquels vous avez du mal à gérer votre temps
- que voulez-vous changer ?
La gestion du temps et la productivité démasquées : le piège de toujours vouloir faire plus
Lorsque nous manquons de temps, le premier réflexe est de vouloir être plus productif. Et, on peut dire que l’offre est pléthorique : comment être plus productif, comment avoir une gestion du temps efficace ? Cependant, c’est prendre le problème à l’envers.
Tant que nous n’avons pas revu notre rapport au temps, nous poursuivrons une chimère.
Cette quête de productivité est à mon sens, même dangereuse. Supposons que vous appreniez une technique merveilleuse, ou découvriez le saint Graal, cette dernière application en ligne, qui vous permet de faire deux fois plus de choses qu’actuellement. Que va-t-il se passer ?
C’est simple, vous ferez deux fois plus de choses. Vous continuerez aussi à vouloir en faire toujours et encore plus, et à manquer de temps… C’est une fuite en avant. Le véritable défi n’est pas de faire toujours plus, mais de faire ce qui est compté.
Le second écueil est de réveiller notre bonne veille amie, la culpabilité. Imaginez que vous avez le pouvoir d’en faire deux fois plus, que vous apprenez à optimiser chaque quart d’heure de libre que vous avez.
Que va-t-il se passer si vous ne faites pas ce que la super méthode vous a conseillé de faire, si vous n’optimisez pas ces quinze prochaines minutes qui ? Pas bien raisonnable, n’est-ce pas ? Vous allez vous culpabiliser : quel dommage de ne pas tenir cette promesse de temps recouvré.
Lâchez prise sur le temps et gagnez en sérénité
Par conséquent, dans cet article, il ne sera pas question de gestion de temps. Nous n’allons pas apprendre à mieux organiser notre quotidien pour gagner du temps.
Nous ne parlerons donc pas de management de temps, de matrice d’Eisenhower, de principe de Pareto, de blocs time et autres outils de gestion des priorités. Ainsi, il n’y aura pas de titre du style « Optimisez enfin votre emploi du temps pour une meilleure efficacité » ou « réussir à bien gérer son temps”.
Par conséquent, nous parlerons d’un sujet de bien plus important, d’essentiel : de nous, de ce qui compte pour nous, de nos aspirations.
Pourquoi n'avons-nous jamais assez de temps ?
Lorsque nous avons beaucoup de choses à faire, le problème n’est jamais un manque de temps. Le problème est un manque de focus, de décision et de responsabilité.
Le temps, le monde et vous
Le monde s’attend à ce que nous répondions à toutes ses demandes et attentes. Que ce soit de simples sollicitations de nos réseaux sociaux, de diverses sollicitations, il s’attend à ce que nous lui disons « oui ».
Répondre, réagir à ses demandes devient alors la musique de vos journées, au lieu d’écouter ce qui est essentiel pour vous.
Devriez-vous vérifier vos e-mails, regarder la dernière série Netflix ou travailler sur votre livre ? Décider de répondre au mail, regarder cette fameuse série dont tout le monde vous a parlé, c’est dire oui. Mais, ce pourrait être un oui à la mauvaise chose.
Parfois, souvent, le choix le plus juste est de dire « non » à une personne, même si cela peut le décevoir sur le moment.
Le syndrome de la Boite aux lettres (1)
Videz-vous régulièrement votre boite ? Avoir une boîte aux lettres à jour est une habitude vertueuse, mais épuisante.
Comme toute réactivité, elle privilégie le court terme sur le long, l’urgent sur l’important. Et, elle s’accompagne d’un déni, d’un moyen de passer une heure ou deux sans avoir à assumer grand-chose, sans avoir à oser sortir de sa zone de confort pour aller chercher ce qui nous tient à cœur.
Cette boîte aux lettres, que vous voulez toujours à jour, reflète votre vie : il y a toujours une liste de choses à faire, que les autres attendent de vous, et vous y consacrez plus de temps que vous ne le pensez.
Le non, une source de liberté et un acte d'amour envers soi même: s'émanciper des sollicitations du monde et faire ce qui a du sens pour vous
Trouver son « oui profond » est difficile. Cela demande de la responsabilité et de la vulnérabilité, de vous centrer sur vous-même. Dire oui pour faire plaisir, pour éviter le conflit, c’est dire non à votre vrai moi. C’est vous éloigner de ce que vous désirez vraiment.
Vous êtes le seul maître de votre temps et de vos priorités.
Pourquoi accepter une invitation à un déjeuner, un dîner chez des amis, alors que vous avez besoin de repos, si ce n’est pas par peur de les froisser, de les perdre ? Cela implique que vous soyez responsable, sans avoir à vous justifier ni à vous excuser.
En réalité, il est facile d’avoir du temps, contrairement à une idée reçue. Ce qui est difficile, c’est de rester fidèle à ce qui est important pour soi.
Si nous choisissons le chemin facile, notre vie sera difficile. Si nous choisissons le chemin difficile, notre vie sera plus facile
Bodo Schäfer Tweet
Dire non : une peur ou une nécessité ?
Il est facile de tomber dans l’égoïsme. Dire non trop souvent, c’est se renfermer sur soi-même, c’est devenir égocentrique. C’est une autre façon de se cacher. Si vous dites non par habitude, par peur, c’est encore une fois s’éloigner de son moi profond.
Votre non traduit en réalité une peur d’être envahi, incompris, rejeté. Cette indépendance n’est en rien de l’autonomie. Elle est une autre forme de dépendance, une dépendance vis-à-vis de vos peurs. Et, si vous dites non par confort, par facilité, vous vous éloignez de votre chemin de vie.
Quand nous tournons le dos au monde, le monde nous tourne le dos.
De même, si vous êtes obsédé par le faire, que vos journées sont surchargées d’activité, interminables, et que vous passez vos week-ends à travailler, c’est que vous dites oui, encore une fois, à de mauvaises raisons. Vous demandez au monde constamment de la reconnaissance à travers vos résultats.
C’est-à-dire que vous lui demander de vous apprécier à travers ce que vous réalisez, plus que vous ne le faites pour vous-mêmes. Vous lui demandez en fait de vous aimer. C’est ce que Christophe André appelle le syndrome de la haute estime de soi fragile (2).
Mais, en faisant cela, vous renoncez à la chose la plus généreuse (et la plus effrayante) que vous puissiez faire : vous faire confiance, et faire confiance à la vie.<
Interroger sa relation au temps pour une vie plus sereine
Le manque de temps est le reflet de notre rapport à nous même et aux autres
Quand mon deuxième prénom est : " je n'ai pas le temps !"
Quand nous prétendons renoncer à nos projets, nos rêves par manque de temps, nous nous mentons à nous-mêmes. Nous n’osons pas dire non, aux attentes du monde, aux autres. Nous nous plaçons en victimes, nous leur cédons notre pouvoir.
Pour sortir de cette illusion, changeons notre discours. Au lieu de dire, de se dire “je n’ai pas le temps de”, disons “je ne prends pas le temps de”. Ainsi, nous reprenons notre responsabilité, notre liberté, notre choix.
Parce que le temps n’est pas un objet qui nous est donné ou retiré par une force extérieure. Le temps est ce que nous prenons ou pas. Mais qui décide ? Nous ou les peurs de notre ego ?
Le temps, un miroir de nos peurs : comment les affronter et les transformer
Quand nous nous sentons débordés par le temps, nous perdons de vue ce qui est vraiment important pour nous. Nous laissons nos peurs prendre le dessus, la peur de manquer de quelque chose.
Derrière ce sentiment de manque de temps, il y a toute une partie cachée, que nous ne voulons pas voir, ni montrer. Ce sont nos peurs, nos limites, nos blocages.
- La peur de ne pas plaire aux autres, de les décevoir, de les froisser, de les perdre. Alors, nous n’osons pas dire non, nous acceptons tout, nous nous oublions.
- La peur de ne pas réussir, de ne pas être à la hauteur, de rater notre vie. Nous n’osons pas nous lancer, nous restons dans notre zone de confort, nous renonçons à nos rêves.
- La peur de ne pas être reconnu(e), apprécié(e). Nous nous lançons dans une quête effrénée de résultats pour que le monde nous donne ce que nous sommes incapables de nous accorder à nous-mêmes.
- La peur de ne pas savoir ce que nous voulons, de ne pas avoir de sens, de direction. Alors, nous nous laissons distraire, nous nous éparpillons, nous manquons de plan, nous oublions notre plan de vie.
Est-ce que le simple fait de prendre conscience de nos peurs va immédiatement résoudre tous nos problèmes de temps ? Notre ego et nos peurs sont toujours là et viendront frapper à notre porte, plus souvent que nous pensons.
Cela va nous permettre de faire un choix différent, un choix plus aligné sur notre être profond. C’est un long chemin, mais qui dépend de notre responsabilité, de notre décision. Restons patient et bienveillant avec nous-mêmes et avec tous ceux qui manquent de temps dans leur vie.
Agir sur notre relation au temps : c'est transformer le manque en abondance !
Manquer de temps ou manquer au temps ?
Ce n'est pas le temps qui nous manque, c'est nous qui manquons au temps.
Paul Claudel Tweet
Le temps est notre meilleur allier. Pour en profiter sans culpabiliser, il suffit juste de le prendre, comme nous invite ce proverbe irlandais.
Prenez le temps
Prends le temps de....
Prends le temps d’aimer,
c’est le secret de l’éternelle jeunesse !
Prends le temps de lire,
c’est la source du savoir !
Prends le temps d’écouter,
c’est la force de l’intelligence !
Prends le temps de penser,
c’est la clef de la réussite !
Prends le temps de jouer,
c’est la fraîcheur de l’enfance !
Prends le temps de rêver,
c’est un souffle de bonheur !
Prends le temps de rire,
c’est la musique de l’âme !
Prends le temps de vivre,
car le temps passe vite
et ne revient jamais !
Proverbe irlandais
Les 5 lois universelles pour transformer votre relation au temps et en faire un allié
Pour reprendre le contrôle de notre temps et être en paix avec lui, appliquons au quotidien ces cinq lois universelles.
Loi universelle : la loi de l’abondance du temps
1. Nous avons suffisamment de temps pour faire tout ce qui est important pour nous.
2. Nous n’aurons jamais le temps de faire tout ce que notre ego veut que nous fassions.
3. Pour notre ego, nous n’en faisons jamais assez, jamais assez vite, jamais assez bien.
4. Notre responsabilité est de décider de vivre dans l’abondance de temps, en le prenant, et non de laisser notre ego nous faire courir comme un hamster dans sa cage.
5. Toujours être bienveillant envers soi-même, lorsque nous n’avons pas réussi à respecter les 4 premières lois.
Conclusion : changer notre rapport au temps, pour une vie plus épanouie
Le sentiment de manque de temps dans nos vies est très répandu dans nos vies. Nous avons exploré l’impact de ce sentiment sur nos décisions et nos comportements, ainsi que l’importance de reconsidérer notre rapport au temps.
Avant tout recherche de productivité, il convient de repenser à notre gestion du temps, à faire des choix en accord avec nos aspirations, et à prendre conscience de nos peurs qui influent sur notre utilisation du temps.
Enfin, l’importance de la responsabilité dans nos décisions temporelles, ainsi que la nécessité de reconnaître et d’affronter nos peurs pour transformer notre rapport au temps, est déterminante, salutaire et nécessaire.
Et, vous, quel rapport avez-vous avec le temps ?
Et vous ? Qu’en pensez-vous ? Quels sont vos sentiments par rapport à ce manque de temps ? Comment conciliez-vous vos aspirations personnelles avec les attentes extérieures en termes de gestion du temps ?
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Références
(1) j’ai repris la symbolique de la boite aux lettres, suite à la lecture du livre de Seth Godin, sur la créativité : « The Practice »
(2) Christophe André, « Imparfaits, libres et heureux »