Donner du sens à sa vie : pourquoi et comment le trouver

un image séparée en deux partie par un réveil

Henri VIII (1491-1547) roi d’Angleterre et d’Irlande, fit appeler sur son lit de mort, William Sommers, le bouffon de la cour. 

Le roi lui dit : « Mon ami, je dois partir maintenant. » 

« Où allez-vous ? » demanda le bouffon. « Je ne sais pas. » – 

« Quand reviens-tu ? » – « Je ne reviens pas. » –

 « Qui t’accompagne ? » – « Personne. » – 

« As-tu préparé ce voyage ? » – « Non. » 

Alors le bouffon prit son bâton et son bonnet de fou, les jeta sur le lit du roi et déclara : « Votre Majesté, vous m’avez dit un jour que je devais donner le bâton de fou à un homme plus fou que moi. C’est toi, car tu pars maintenant, tu ne sais pas où aller et tu es sans compagnon. »

En tant qu’être humain, notre vie est traversée par différents âges de la vie, avec des besoins et des stades de développements différents (1) : première enfance, adolescence, jeune adulte, âge mûr, senior… Mais, il existe une période et une seule, déterminante pour que notre vie soit réussie : notre seconde Half-time ! 

C’est pourquoi il est essentiel de la reconnaître et surtout d’en maîtriser les règles du jeu.

Notre seconde Half-time : la clé d'une vie réussie

Le concept de Half-time. 
Comment gagner le match de notre vie

Dans son best-seller Half-time, mi-temps en français, Bob Buford définit pour notre vie, trois périodes de à l’instar d’un match de football.

  1. Une première mi-temps. Cette première moitié de notre vie est motivée par « la recherche de succès », et s’arrête en général autour de 35 ans. Pour certains types personnalités, cela peut être plus tardif…
  2. Une pause : elle peut durer plusieurs années. C’est le temps du questionnement.
  3. La seconde mi-temps, la plus essentielle : celle qui est « en quête de sens ».

Pour nos lecteurs les plus jeunes, il n’est point besoin d’attendre la « crise de la quarantaine » pour faire face aux questions qui en résultent. Au contraire, plus tôt, nous nous penchons sur la question du sens, plus nous surmontons facilement cette crise.

Le concept de Half-time de Bob Buford est fondé sur le constat que la seconde moitié de la vie peut être plus épanouissante que la première. À condition de remplir une condition importante : prendre le temps et la responsabilité de réfléchir à ce que l’on veut faire du reste de sa vie.

Il est normal et inévitable de « prendre du retard » en première mi-temps.  Cette première mi-temps fait partie de notre construction. Ce qui est déterminant, c’est le match qui se fera dans la seconde mi-temps

Contrairement à un vrai match de football, la première mi-temps se joue selon des règles différentes de la seconde. 

C’est pourquoi, encore une fois, il est crucial d’en maîtriser les règles.

Les règles du jeu à connaître

Chaque période a ses propres focus, attention et préoccupations. Les sujets abordés permettent facilement d’identifier quelle période est aux commandes de notre vie. Et, ce indépendamment de notre âge biologique.

Le concept de Half-time de Bob Buford stipule que la seconde partie de notre vie est la plus épanouissante si nous cherchons le sens de notre vie.

Première mi-temps

  • Compétence
  • Consommer, posséder
  • Carrière,
  • Succès,
  • Travail
  • Avoir de nombreuses activités,
  • Objectifs 
  • Action
  • Efficience (bien faire les choses)
  • Devenir meilleur que…

Seconde mi-temps

  • Sens, importance
  • Contribuer à
  • Une vie heureuse
  • Épanouissement
  • Nourrir le vivre*
  • faire ce qui est vraiment important
  • Le sens de l’objectif 
  • paix intérieure, cheminement
  •  Efficacité : faire les choses justes
  • Re-devenir Soi

養生/养生 yǎnɡshēn, en chinois. J’ai repris la traduction de Cyrille Javary (2). « Nourrir ses descendants et ses ascendants dans le sens d’éduquer ses enfants, entretenir ses parents. Il s’agit de garder vivant en nous, ce nourrir le vivre, qui habite la terre entière, en s’y manifestant par la continuité de saisons et s’y incarnant dans l’infinité variété des êtres. »

Les deux mi-temps à travers le Yin/Yang

La toute première mi-temps est une phase, une énergie Yang. 

Comme nous l’avons vu, la préoccupation de la personne est tournée vers la recherche de résultat, et donc vers le faire, vers l’extérieur. Parce qu’à travers les résultats, je recherche avant tout la reconnaissance de l’autre. J’en ai besoin pour me sentir aimé, aimable, pour me convaincre de ma valeur. 

Le regard de l’autre me donne la mesure de ma valeur à travers ce qui est visible, ce que je montre, mes résultats (compétences, revenus, popularité)…

La seconde phase est à l’inverse une phase, une énergie Yin.

C’est une phase de l’intériorité, de l’être, plus calme ou moins agitée. Le regard de l’autre est moindre, car j’ai de plus en plus conscience de propre valeur. Mon attention est portée vers tout ce qui va dans mon projet de vie, qui me nourrit. 

Mon regard est tourné à l’intérieur de moi, sans oublier les autres. Nous avons beaucoup plus conscience de ce qui est vraiment important pour nous, de nos valeurs personnelles.

Comment passons-nous d’une phase à l’autre ?

Notre quotidien trépidant ne se prête guère à nous interroger sur le sens de nos actions, de nos valeurs. Et, ce d’autant plus que la plupart de nos valeurs nous sont souvent extérieures. 

Cependant, à un moment de notre vie, nous allons devoir nous poser la question de la cohérence de tout ce que nous avons fait, faisons, allons faire. Cohérence qui notamment nous manquait. Voir à ce sujet larticle sur comment faire le point efficacement.

Ces interrogations reviennent avec force, quand nous devons évoluer et, ou à travers une crise. Cela peut être un licenciement, un départ à la retraite, un divorce, une annonce d’une maladie grave, le décès d’un proche… Il peut aussi s’agir de la fameuse crise de la quarantaine, qui peut avoir lieu à n’importe quel âge !

Plus simplement et plus rarement, il peut se passer à un moment où nous sentons le besoin de faire le point sur notre vie.

Ce qui importe ce n’est pas le statut, le rôle que nous avons, mais le type de relation que nous entretenons avec le monde.

Autres règles : ni troisième mi-temps, ni prolongations !

Quiconque s’interroge sur une vie qui a du sens doit d’abord être clair sur ce qu’il veut entendre par « vie », car nous n’en avons qu’une. Tout le reste peut être refait, retenté. Si nous échouons à un examen, nous pouvons le repasser. Si notre couple, notre mariage échoue, nous pouvons choisir de « refaire notre vie ».

La seule fois où nous ne disposerons pas de seconde chance, c’est au moment de notre fin de vie ! Il sera trop tard pour avoir des regrets. (voir les articles sur les regrets et sur le mythe du bon choix).

La question du sens de notre vie est fondamentale

Donner du sens est l’un des facteurs de motivation les plus puissants de tous. 

C’est le moteur qui nous maintient en mouvement et dynamise notre vie. Quiconque voit du sens dans ses actions est capable de presque tout. Des heures supplémentaires, des efforts extraordinaires et un certain renoncement : rien de tout cela n’est un frein pour ceux qui savent dans quelle direction aller.

Le sens donne la direction et ouvre les possibles

La réponse est si importante parce que notre vie va être dirigée en fonction de ce que nous allons trouver ou pas. Les personnes deviennent déprimées, apathiques et malades lorsqu’ils ne voient plus aucun sens à leur vie. S’ils la redécouvrent, ils s’en remettent parfois du jour au lendemain.

Quand la réponse fait sens, elle donne le sens à notre vie !

Il est souvent regrettable de constater combien d’énergies sont gaspillées à la poursuite d’objectifs vides de sens. La conséquence ? Peu de joie, ou alors une joie de courte durée, peu de bénéfice durable, le développement de dépendances physiques, émotionnelles, affectives pour « tenir » le rythme effréné…

Le non-sens bloque l’énergie, le sens libère l’énergie. 

Cette phrase peut paraître un peu trop « chinoise », trop abstraite ou philosophique.  En vérité, elle est très concrète ! 

Souvenez-vous que la santé, le temps dont nous disposons, la richesse au sens large (pas que financière donc), sont précisément des exemples de manifestations concrètes de cette énergie. 

Justement, où en êtes-vous dans ces domaines ?

Donner un sens à sa vie : un moteur puissant en cas d'avis de tempête dans nos vies

Lorsque vous avez trouvé un sens, cela libère certes de nouveaux sentiments de bonheur, mais permet également de mieux traverser les crises et les coups durs du destin.

L’exemple de Stephen Hawking

L’astrophysicien anglais Stephen Hawking (1942-2018) en est l’un des exemples les plus frappants. Auteur du best-seller A Brief History of Time, il souffrait depuis son enfance de la maladie incurable des muscles et des nerfs, la sclérose latérale amyotrophique.

Selon ses médecins, il aurait dû mourir à l’âge de 22 ans. Celui que certains considèrent comme un second Einstein, pouvait à peine bouger ou parler. Lorsqu’il donnait des conférences, il utilisait un synthétiseur vocal.

Hawking se plaignait-il des limites incroyablement drastiques que sa maladie lui avait imposées ?

Non, il en plaisantait même. « Au moins, vivre dans un fauteuil roulant ne m’incite pas à perdre du temps à faire du jogging ou à jouer au golf » dit-il. Il parle en toute sincérité d’avoir eu « beaucoup de chance » dans sa vie, tant sur le plan privé que professionnel. La maladie « n’a pas été un si gros coup dur », a-t-il expliqué dans une interview au New-York Times (3).  « Avant de l’avoir, la vie était assez ennuyeuse pour moi. Je suis plus heureux maintenant. »

Stephen Hawking a trouvé un sens à sa vie, à savoir ses recherches, la clarification des questions non résolues de l’humanité…

 

Le parcours de Guillaume Bats

Guillaume Bats (1987-2023) était un humoriste français, atteint de la maladie des os de verre. Il a trouvé sa voie, celle de l’humour, et notamment de l’autodérision sur son handicap.

Comment trouver et donner du sens à sa vie

Avez-vous déjà fait l’expérience suivante ? Posez à votre entourage la question du sens de la vie, de notre vie, et vous obtiendrez des réponses très disparates, voire pas de réponses du tout !

Au départ, une réponse qui ne va pas de soi…

Un constat s’en dégage : la question du sens est complexe à répondre. Cependant, pour le projet de ce blog, vivre sa vie, une vie épanouie, et accessoirement pour notre propre vie, cette question est extrêmement importante.

Autrefois, tout était plus simple à cet égard : des institutions telles que l’Église et l’État nous inculquait quel était le sens de nos vies et de nos actions. Ces autorités étaient rarement contestées.  L’homme moderne, en revanche, se considère comme autonome et libre, et a rejeté en partie ces explications « prêtes à l’emploi ». Nous nous devons alors chercher nous-même le sens de notre propre existence.

Force est de constater que la dimension matérielle a pris le dessus. Le sens se trouve ainsi dans l’avoir et dans sa comparaison avec autrui. Montant du salaire mensuel, nombre de voyages, la taille de sa propre maison. A comparer avec l’autre…

Le succès peut nous porter pendant de nombreuses années, mais pas toute une vie. Nous l’avons vu précédemment, à un moment de notre existence, cette question va nous rattraper.

Il est temps de voir quelles sont les pistes qui peuvent nous aider, et pour cela nous allons nous aider de la logothérapie du psychologue Viktor Frankl.

Les conditions d'une vie remplie de sens

Viktor Frankl (1905- 1997), professeur autrichien de neurologie et de psychiatrie, a créé la logothérapie. C’est une thérapie qui étudie le besoin de sens et la dimension spirituelle de la personne. Il a survécu à plusieurs camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale, dont Auschwitz et Dachau. 

Selon cette approche, il existe plusieurs pistes pour donner du sens à sa vie.

  • L’altérité : la qualité des liens que l’on tisse avec les autres, que ce soit dans l’amitié, l’amour ou le travail, est une source de sens essentielle.
  • Le don : le fait de se sentir utile et responsable du bien-être des autres, de partager ses connaissances ou ses valeurs, est une façon de se réaliser et de s’épanouir. Cela ne dépend pas forcément d’avoir des enfants, mais plutôt de la manière dont on vit cette transmission.
  • L’appartenance : le sentiment de faire partie d’un groupe, d’une communauté, d’une cause, renforce l’estime de soi et la motivation.
  • La signifiance : le besoin d’être reconnu et apprécié pour ce que l’on fait ou ce que l’on dit, de ne pas se sentir insignifiant ou ignoré.
  • La “générativité” : le désir de laisser une empreinte positive dans le monde, de rendre sa vie “spectaculaire” ou remarquable. C’est une vision un peu “à l’américaine”, mais elle illustre l’aspiration à ne pas être oublié ou effacé.
  • Les objectifs : le fait d’avoir des projets, des aspirations, des directions, qui orientent nos choix et nos actions.
Deux enseignements importants
 
  1. Nous n’avons pas besoin de cocher toutes les « croix croix » dans les « cases cases » pour avoir tout bon !
  2. Trouver un sens passe par le fait d’identifier les valeurs essentielles qui guident chaque action et décision.

Le bon chemin : trouver des modèles inspirants !

Face à toutes ces pistes, nous n’avons pas à réinventer la roue – à moins que nous ne soyons convaincus que nous ne pouvons rien apprendre des autres à ce stade.

 Le chercheur sur le bonheur Csikszentmihalyi l’exprime succinctement : « Ne pas tenir compte des informations recueillies par nos ancêtres dans des circonstances difficiles sur la façon de vivre, ou s’attendre à ce que l’on puisse inventer un système viable d’objectifs tout seul, est une arrogance erronée. Les chances de succès sont aussi minces que de construire un microscope électronique sans les outils et les connaissances de la physique. »

De manière plus pragmatique, quelles sont les personnes (réelles ou fictives) qui vous inspirent ? Faites le non pas avec la tête (ce serait bien si, je me dois de…), mais avec le cœur, les tripes. Qu’est-ce qui vous fait vraiment vibrer chez ces personnes ?

Ces indices qui montrent que nous sommes sur le bon chemin

un homme qui saute d'une dune à une autre.

Celui qui reconnaît ses désirs et travaille de manière significative à leur réalisation, alors ses sentiments, ses pensées et ses actions sont en harmonie les uns avec les autres.  

C’est une réponse qui vient de notre moi profond, et non de la tête.

Derniers conseils

Encore une fois, la réponse à une telle question n’est pas immédiate. Cependant, plus nous nous posons la question, plus nous affinerons notre réponse. 

 

Faisons le test de l’inversion : si nous ne nous posons pas la question, jamais, nous aurons la réponse !

Patience et confiance, donc.

Vous n’avez pas besoin d’avoir une réponse, parfaite, complète pour commencer à donner un nouveau sens à votre vie. Prenez ce que vous avez déjà et commencez. Faites-vous confiance, faites confiance à la vie, et vous trouverez votre direction, votre sens !

N’ayez pas non plus une obsession du sens. Il n’a pas besoin de trouver du sens, dès que nous faisons une quelconque activité. 

La recherche du sens est d’abord un silence.

Un dernier mot

Trouver le sens de sa propre existence et de ses propres actions peut paraître difficile, mais en vaut la peine. 

Donner du sens à ce que nous faisons nous met en mouvement, et répond à nos besoins profonds. Il nous met sur notre chemin de vie. Vivre sa vie, c’est vivre une vie réussie.

À vous de jouer !

Quels sont les personnages historiques, réels ou fictifs qui vous inspirent ? Qu’admirez-vous chez eux ?

Partagez vos réflexions dans les commentaires, elles aideront chacun à y voir plus clair pour soi.

Christophe

À vos réussites — A votre vie

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