Comment changer de regard pour sortir d’une situation difficile

Trois alpinistes escaladant la face nord. Métaphore dans la façon de vouloir sortir d'une situation difficile

Êtes-vous dans une situation difficile et vous cherchez comment la gérer et en sortir ?  La réponse pourrait bien se trouver dans le renforcement de vos valeurs personnelles. 

Le renforcement de vos valeurs personnelles constitue un puissant moteur pour atteindre vos objectifs et évoluer dans des situations délicates. Cela vous permettra de rester fidèle à vous-même, de prendre des décisions éclairées et d’agir en accord avec votre vision du monde.

Nous découvrirons ainsi comment les situations difficiles sont le reflet des valeurs que nous avons négligées. Nous verrons comment les renforcer nous aidera à sortir d’une situation délicate.

Dans un article précédent, nous avions découvert la méthode « soft » pour identifier et clarifier nos valeurs personnelles : partir d’une liste et retenir celles qui nous sont les plus impactantes, importantes pour nous.

Nous allons explorer ici, une autre façon, autant pour identifier nos valeurs, que trouver une nouvelle opportunité de les vivre au quotidien. Et, tout en nous sortant d’une situation difficile !

Au sommaire de cet article

Faire face à une difficulté : pourquoi l'approche classique ne fonctionne pas !

Généralement, dès que nous rencontrons une difficulté, une situation difficile, notre premier réflexe est de vouloir agir pour que cela change, ou du moins que cela s’arrange le plus vite, le plus rapidement possible. Nous voulons la gérer !

C’est le chemin le plus fréquemment emprunté et paradoxalement le moins efficace !

Deux alpinistes escaladant la face nord. Métaphore dans la façon de vouloir sortir d'une situation difficile
Plus on persiste, plus c'est difficile !

La face nord : le chemin le plus emprunté pour surmonter une épreuve !

Nous voulons agir pour nous défaire au plus vite d’un tracas, d’une situation difficile. Nous voulons surtout que l’inconfort, la gêne, du stress, voire de la souffrance associée disparaissent. Nous prenons ainsi, une nouvelle fois, la voie la plus souvent utilisée, mais ô combien la plus compliquée : attaquer la situation par la face nord !

Ainsi, si nous sommes en colère contre une personne, nous sommes persuadés que cette personne veut nous nuire, ou tout du moins, nous avons le sentiment que « ça ne tourne pas rond » chez elle. Par conséquent, nous sommes en réaction avec son attitude. Par ailleurs, nous allons alors bien généralement adopter des comportements qui ne feront qu’aggraver la situation.

Ainsi, nous cherchons à changer la donne, à agir sur l’extérieur.

Cependant, il existe un autre chemin, bien plus efficace, mais peu emprunté !

Identifier nos valeurs personnelles face à une difficulté

La toute première étape quand nous sommes confrontés à une difficulté est de paradoxalement, de ne pas chercher à la résoudre, mais de l’accepter telle qu’elle se présente. Il s’agit d’abord de la reconnaître, de juste la prendre pour ce qu’elle est.

Comme nous l’invite Thich Nhat Hanh, maître bouddhiste vietnamien, l’important est d’abord de regarder en nous, de voir ce que cette situation fait naitre en nous. C’est l’occasion de prendre soin de notre enfant intérieur, comme le titre d’un de ces ouvrages nous y invite.

Prenons un cas concret issu du quotidien, une situation, donc non pas extrême, mais qui peut vous peser. Chaque matin, lorsque vous arrivez à votre bureau, vous saluez tout le monde par un bonjour matinal et un, voire deux collègues ne vous répondent jamais. 

Comment sortir d'une situation pesante sans vouloir la changer

La toute première étape quand nous sommes confrontés à une difficulté est de paradoxalement, de ne pas chercher à la résoudre, mais de l’accepter telle qu’elle se présente. Il s’agit d’abord de la reconnaître, de juste la prendre pour ce qu’elle est.

Comme nous l’invite Thich Nhat Hanh, maître bouddhiste vietnamien, l’important est d’abord de regarder en nous, de voir ce que cette situation fait naitre en nous. C’est l’occasion de prendre soin de notre enfant intérieur, comme le titre d’un de ces ouvrages nous y invite.

Prenons un cas concret issu du quotidien. Je prendrai une situation, certes non pas extrême, mais qui peut finir par peser, par sa répétition. Chaque matin, lorsque vous arrivez à votre bureau, vous saluez tout le monde par un bonjour matinal et un, voire deux collègues ne vous répondent jamais. 

Comment réagiriez-vous ? Que feriez-vous dans cette situation somme toute désagréable ? Iriez-vous les voir ? Continuerez-vous à les saluer ? Comment envisagez-vous de devoir, malgré tout, continuer à travailler avec eux ? 

Changer de perspective : de l’extérieur vers l’intérieur

Une des réactions possibles est de s’énerver comme ces fichus collègues : « mais pour qui ils se prennent, ces deux-là  !? C’est d’un mépris, d’une impolitesse ! » Nous avons intégré le fait que nous ne pouvons pas changer les personnes. Mais, quand même, ce sont bien eux les responsables de cette situation. Et, de conclure que le problème est bien chez ces zigotos, et autres moules à gaufre ! Finalement, il suffirait qu’ils fassent comme tout le monde, et qu’ils vous saluent, ces deux mal-embouché. 

Dans ce cas, vous escaladez sans vous en rendre compte la face nord de cette situation.

Vous voulez toujours que cette situation change. Qu’ils adoptent un autre comportement d’une manière ou d’une autre (directement formulée, ou indirectement). Ainsi, vous pourrez arriver sur votre lieu de travail le matin l’esprit tranquille, avec le sentiment d’être respecté. Ou alors, vous espérez qu’il soit en vacances, qu’il change de poste, voir qu’il se casse une jambe, ou démissionne… 

Bref, vous êtes toujours en encore en train d’escalader la face nord. C’est notre perception de la situation qui nous fait ressentir de la peur, de la colère.

Deux cerfs qui se font face
Plus on persiste, plus on fait du surplace !

Regarder à l’Intérieur : découvrir et prendre soin de Notre Enfant Intérieur

Oublier l’extérieur, regarder d’abord et avant tout à l’intérieur de soi

Si nous suivons les conseils de Thich Nhat Hanh, oublions un moment l’extérieur et regardons à l’intérieur de nous. Plus précisément notre enfant intérieur.

Dans son introduction, ce maître bouddhiste explique ce qu’est notre enfant intérieur. « En chacun de nous se trouve un enfant qui souffre. Nous avons tous connu des périodes difficiles… Et, pour nous protéger de cette souffrance, la seule chose que nous ayons trouvée a été d’oublier ces épisodes douloureux.  Chaque fois que la douleur se réveille, cette sensation nous est si insupportable que nous refoulons nos sentiments et nos souvenirs au plus profond de notre inconsciente ».

Vous voyez le lien entre nos valeurs et notre enfant intérieur ?

Cette voie nous permet de regarder d’abord en nous, de regarder nos souffrances, et voir comment ensuite y remédier.

Nous oublions alors l’essentiel, à savoir regarder en soi, accueillir nos émotions pour identifier nos valeurs personnelles malmenées dans cette situation.

Ce à quoi tu fais face s'efface. Ce que tu fuis te suit.

Les cinq étapes pour transformer les difficultés en opportunité de croissance personnelle

des oiseaux qui s'envolent : se connaître pour sortir d'une situation difficile

Pour y arriver, il s’agit ici d’oublier la situation, l’extérieur. Il convient de se pencher sur nous-mêmes et de déterminer les valeurs personnelles malmenées. Nous suivrons cette démarche en cinq étapes, décrite par le guide ci-dessous.

Ce guide est disponible gratuitement pour téléchargement.

cinq étape pour passer du contrôle à la responsabilité

Nous allons maintenant étudier ces cinq étapes de manière concrète grâce à notre exemple.

#1 : Accepter la situation

La première étape est de tout simplement accepter la situation. À savoir reconnaître qu’elle est présente, qu’elle est là. Cette étape peut être la plus difficile, à cause des émotions que la situation déclenche. Plus la situation est émotionnellement forte, dure à supporter, plus cette étape est indispensable.

Il est également important de prendre conscience dans la façon dont nous décrivons ce que nous vivons. Observez la différence entre :

  • « Vous savez ce qu‘il m’a fait l’autre ? Il ne me dit jamais bonjour ! » Notez comment l’égo se manifeste dans notre langage
  • « J’ai constaté qu’il ne répond pas quand je le salue. »  La description est factuelle.

#2 : Accueillir nos émotions

Accepter c’est accueillir ses propres émotions, sans jugement. Sans jugement signifie que je constate que la peur, par exemple, est présente. Pour y parvenir, se poser juste la question suivante : comment je me sens face à cette situation ? Chaque réponse est individuelle, et dépend de chacun d’entre nous, Pour cela, prendre le temps de bien respirer, et d’accueillir toutes les émotions qui remontent. 

Supposons que face à cette situation, je me sens en colère,  dévalorisé, ignoré.  Repérons juste ces émotions, et laissons les vivre un peu. Quelle est l’émotion qui me gêne le plus ? Supposons que ce qui me gêne le plus, c’est d’être ignoré et d’être comme invisibilisé.

#3 : Identifier les impacts

Quels sont les impacts pour moi ? Autrement dit, qu’est-ce que cela m’empêche de faire ? Quand je me sens ainsi ignoré, dans cette situation, quels en sont les impacts, les conséquences concrètes pour moi ?  

Supposons, dans cet exemple, que lorsque je me sens ignoré, alors je peine à démarrer ma journée, à faire ce que j’ai à faire, à avoir du cœur à l’ouvrage…

#4 : Prendre conscience des valeurs qui sont en conflit

La quatrième étape est d’alors d’identifier les valeurs personnelles qui sont en jeu. Pourquoi le fait d’avoir du cœur à l’ouvrage, de démarrer, est-ce important pour moi ? La réponse  : ça me permet d’être un fonceur.

Être un fonceur, c’est le critère, la valeur personnelle qui est bafouée dans cet exemple. Quand mon collègue ne me dit pas bonjour, je ressens de la colère, je me sens ignoré. Cette situation m’empêche de satisfaire ce qui est ici important pour moi, ma valeur personnelle : être un fonceur.

#5 : Passer du contrôle à la responsabilité

dessin représentant une camera de contrôle :nous voulons toujours tout contrôler

La cinquième et dernière étape est celle de la responsabilité : qu’est-ce que je suis prêt à faire pour moi pour satisfaire cette valeur ? Comment puis-je être un fonceur dans cette situation particulière ?  

Comment je peux, malgré le fait que mon collègue ne répond pas à mon bonjour, être un fonceur 

La solution est donc dans la manière dont nous allons répondre à cette question : comment renforcer cette valeur personnelle.

Les situations difficiles : un voyage vers la responsabilité personnelle

Les situations difficiles sont en vérité de véritables petites d’or. À travers les émotions désagréables qu’elles nous font vivre par l’intermédiaire de notre enfant intérieur, elles sont en fait un prodigieux moyen de nous connaître :

  1. Elles nous permettent d’identifier nos valeurs personnelles.
  2. Elles mettent de la lumière, là où nous ne pensions pas que c’était nécessaire.
  3. Elles nous permettent surtout de voir, quelles sont les valeurs personnelles que nous ne satisfaisons pas souvent, que nous négligeons, 
  4. Ainsi, elles nous rendent surtout plus responsables vis-à-vis de nos valeurs personnelles.

Au-delà des émotions : découvrir ses valeurs personnelles à travers les défis

En effet, dans l’exemple cité, nous avons vu que la valeur personnelle est « être un fonceur ». Ce qui nous fait réagir, dans la situation décrite, n’est pas en vérité l’attitude du collègue, il est juste un déclencheur, un révélateur. La vérité est toute simple à dire : nous ne prenons pas assez soin du critère être un fonceur.

Oui, mais, s’il changeait de comportement tout de même, alors ce serait quand même plus simple. Vraiment ?  Là, nous repassons par la face nord.  Qui nous dit que dans une autre situation, dans un autre contexte, nous ne serions pas encore amenés, impuissant, à constater qu’une nouvelle fois, notre valeur personnelle n’est pas satisfaite ? Poser la question, c’est y répondre…

La plupart du temps, nous cherchons à éviter, à fuir nos émotions, car notre enfant intérieur nous rappelle à chaque fois combien il a souffert. Et, c’est ce qui nous incite à vouloir intervenir sur l’extérieur, à vouloir changer l’autre. Tout faire pour ressentir le moins d’inconforts possible.

Dans le même registre, nous avons toutes les difficultés du monde à accepter que les choses nous échappent.  Nous voulons garder le contrôle de la situation à tout prix-quitte à ce que l’autre comprenne qu’il doit changer, évoluer, dans ses comportements, et quitte à vouloir avoir raison à tout prix.

Comment satisfaire nos valeurs dans des situations difficiles

Vouloir que l’autre se comporte comme nous le voulons, notamment pour que nos valeurs personnelles soient respectées n’est pourtant pas sous notre contrôle. (Attention, je ne parle pas ici des moyens coercitifs, dans le cadre de mesures judiciaires, disciplinaires, mais bien dans un cadre relationnel du quotidien).

La psychothérapeute Sylvie Tenenbaum dans son ouvrage « nos paysages intérieurs » nous rappelle que quatre conditions sont nécessaires pour pouvoir satisfaire nos valeurs :

  1. Cela dépend uniquement de vous
  2. C’est facile à réaliser
  3. Vous pouvez le faire souvent (voire mieux, très souvent).
  4. C’est agréable à faire

Prenons le soin de vérifier pour chacune de nos valeurs que ces critères sont respectés. 

Si tel n’est pas le cas, alors vous allez rarement satisfaire vos valeurs personnelles. En effet, ce sera très aléatoire, car tributaire de l’extérieur. Dans ce cas, il est souhaitable de modifier certaines de vos façons de satisfaire votre valeur jusqu’à ce que cela dépende de vous. Sinon, la vie que vous construisez sera difficile à mener au quotidien. La méthode des mantras pour vivre selon nos valeurs au quotidien en est d’ailleurs.

Si vous ne trouvez pas de comportements pour satisfaire vos valeurs, ou si cela vous demande des efforts, il est très probable que vous les ayez empruntées… Demandez-vous si ces valeurs vous appartiennent vraiment, si elles ne correspondent pas à des valeurs qu’on vous a serinées pendant votre enfance. Il se peut également, et c’est très fréquemment le cas, que ces valeurs sont dictées simplement par une image idéale que vous tenez à avoir, et qui est donc ni réaliste ni réelle.

De l'extérieur à l'intérieur, du contrôle à la responsabilité, de la contrainte à la liberté

 

Vous avez certainement une question : revenons à notre exemple du collègue qui ne nous dit pas bonjour. Que pourriez-vous faire pour « être un fonceur »  et qui respecte ces conditions ?

Pour ma part, j’ai choisi une solution enfantine (car cet exemple, je l’ai vécu) : quand j’arrive au bureau, je m’imagine sur un vélo de course, grimper une pente raide d’une montagne, tout en accélérant. C’est pour moi, l’image que j’associe au critère ‘« être un fonceur ». Et, me voir ainsi, dépend uniquement de moi, se fait facilement, et cela me plait !

Nous passons alors du contrôle (agir sur l’extérieur)  à la responsabilité (regarde en nous, renforcer nos valeurs personnelles en souffrance).

Est-ce que cette simple image va changer la donne ? N’est-ce pas un peu trop simpliste ?

Ma réponse : essayez !

En face d’une situation difficile, prendre soin de notre enfant intérieur, au lieu de vouloir changer l’extérieur, va nous aider à nous recentrer et à trouver les actions justes. Nous ne sommes plus alors en réaction, réaction provoquée par nos peurs et nos souffrances.

N'oublions pas la gratitude, surtout dans les moments difficiles

Nous avons vu sur un simple exemple comment nous pouvons prendre conscience des valeurs dont nous ne prenons pas suffisamment soin. Le monde extérieur va se faire un malin plaisir à nous le rappeler, sous la forme d’un collègue un peu bougon, et qui ne dit pas bonjour, ou sous une autre forme…

Ayons donc bien conscience que, sans cette expérience, nous n’en aurions justement pas pris… conscience. Nous avons ici une belle occasion d’être reconnaissant envers notre collègue. Et,  ainsi de pratiquer la gratitude, même et surtout dans des moments difficiles. 

Et oui, la gratitude, ne se limite pas uniquement à remercier les beaux couis-couis des gentils petits oiseaux du joli parc, pendant les magnifiques heures de l’été… (voir à ce sujet, comment pratiquer la gratitude grâce à trois exercices)

Face nord, face sud ? L'art de choisir le bon chemin

des oiseaux migrateurs

Quand nous restons prisonniers dans notre schéma mental, à vouloir d’abord agir pour sortir d’une situation difficile, nous nous trompons de bataille. Nos comportements vis-à-vis des autres vont alors engendrer encore plus d’inconforts, de souffrances.

Face aux difficultés, évitons d’escalader la face nord et à « réagir », prenons l’habitude de regarder d’abord quelles sont nos valeurs personnelles qui sont en jeu. Ce regard nous permettra de sortir de la contrainte, et assumer notre responsabilité vis-à-vis de nous-mêmes. Prenons donc soin de nos valeurs, et ainsi de notre enfant intérieur. 

Nous transformerons alors nos colères, nos peurs, et cesserons de vouloir que l’autre change, de lui en vouloir. Notre regard sur la situation sera transformé. Les décisions et les actions que nous prendrons seront plus alignées sur nos valeurs.  Elles cesseront d’être juste une réaction de notre ego blessé, de notre enfant intérieur.

Laissons Thich Nhat Hanh conclure : « Avec une telle motivation, nous nous sentirons nettement mieux, même si nous n’avons encore rien fait. Nous sentirons immédiatement le bénéfice de notre pratique. Et, l’autre personne, que nous considérions comme responsable de notre souffrance, en bénéficiera à son tour, elle aus

En guise d'entraînement

En reprenant une situation un peu pénible que vous avez vécue dernièrement, quelles sont les valeurs que vous avez identifiées ? Comment allez-vous pouvoir mieux les satisfaire ?

N’hésitez pas à partager vos réflexions, vos questions, vos commentaires. Chacun pourra bénéficier de nouvelles pistes et, en tout cas, éviter de les prendre de la face nord.

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